Capitaine du génie, non breveté, affecté en Etat-Major, en Grande tenue modèle 1931

Après la fin de la guerre, l'armée française est uniformément vêtue d'uniformes austères confectionnés en drap bleu horizon (ou moutarde pour les troupes coloniales). Seuls les insignes de spécialités, chevrons d'ancienneté, brisques de blessures et les rubans des décoration ajoutent une discrète touche de couleur, bien trop modeste aux yeux de beaucoup de militaires notamment ceux de l'armée d'Afrique. Le recrutement des troupes indigènes semble être particulièrement sensible au chatoiement de l'ancienne tenue « à l'orientale ». L'état-major est prié de ressusciter la splendeur de cette tenue du passé. Ce sera chose faite pour toute l'armée avec la tenue modèle 1931 qui sera portée lors des cérémonies et prises d'armes. Aucun effort n'aura été ménagé et cette tenue est vraiment splendide (surtout pour les troupes de l'armée d'Afrique), symbolisant bien le prestige et la puissance de la première armée du monde (ou considérée comme telle après la victoire de 1918). Pour le génie, cette tenue entièrement noire est un peu plus austère, mais reste très élégante avec ses épaulettes à franges souples dorées et ses parements rouge. L'expression « se mettre sur son 31 » restera en usage dans la langue populaire finalement plus longtemps que la tenue elle-même, puisque dès 1939 son port sera suspendu, la guerre ne pouvant plus tolérer l'usage de tenues aussi rutilantes. C'est ce qui explique que l'on trouve encore assez facilement ces tenues en excellent état sur le marché du militaria, pour l'instant.

La tenue présentée est celle du capitaine Martin (le nom est inscrit sur l'étiquette de confection du tailleur) et a été réalisée à Metz. Ce capitaine du génie, bien que non breveté d'état-major (il porterait alors un insigne spécial au collet fait de foudres ailées), est affecté dans un état-major (n'étant plus dans un régiment, il n'en porte plus le numéro sur ses pattes de collet, et porte à la place une grenade brodée en cannetille sur fond de velours noir à passepoil rouge) dont un des symboles est le port pour les officiers d'une aiguillette en fils dorés (l'aiguillette portée sur l'épaule droite ne doit pas être confondue avec la fourragère qui est portée sur l'épaule gauche et symbolise pour les soldats d'une unité une double citation de cette unité à l'ordre de l'armée).

Cet officier qui a combattu pendant la première guerre mondiale (il est décoré de la Légion d'honneur (chevalier), de la croix de guerre 1914-18, de la croix du combattant, de la médaille interalliée, et de la médaille commémorative 1914-18 ; ces décorations sont fixées avec des petites barrettes en argent), est représenté à l'issue d'une cérémonie militaire, à laquelle il participait en grande tenue avec son sabre d'officier modèle 1923.

La tunique présentée ci-dessous n'appartient pas à la salle de traditon du 5e Génie, mais à une collection privée. Elle est parfaitement conforme au réglement de 1931. Cet ensemble appartenait au sous lieutenant Eraud en 1937, qui venait d'intégrer le régiment comme en témoigne le 5 brodé sur son col. Cet officier reviendra au 5e Génie en 1963 comme chef de corps du régiment puis finiral général.

Dos de la tunique
Détail de manche
Pantalon

étiquette nominative

Patte de col