Wagon couvert blindé

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Ce matériel unique a posé des problèmes d’identification.
Il a été construit par les ateliers de la Buire. Son châssis a été construit pour le réseau PLM et si on se réfère aux inscriptions sur les boîtes d’essieux (1903/1909) ce matériel, pour ce qui est de son châssis, doit dater d’avant la première guerre mondiale. La partie la plus intrigante et sur laquelle toutes les recherches sont concentrées est bien entendu la caisse. Cette caisse en acier dispose sur son toit d’orifices permettant le déchargement à la grue des obus et des gargousses ; elle dispose sous son toit d’un rail qui a servi à faire circuler un palan à crochet destiné à déplacer les munitions d’artillerie. L’étoile à six branches sur sa façade prouve qu’il s’agit d’une caisse construite par les usines Saint-Chamond. Ce wagon accompagnait les trains d’artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) dotée de pièces de 340 mm ou de 400 mm lors de la première guerre mondiale. Les munitions étaient sorties du wagon par une grue située sur la plate forme où était la pièce d’artillerie en passant par une trappe sur le toit. Les gargousses quant à elles étaient sorties par les deux orifices circulaires.
Il a terminé sa carrière à l’établissement militaire de Brienne-le Château et est d’une valeur inestimable car unique vestige en état des wagons de l’ALVF naissante.
A l’intérieur on distingue d’une part un rail au plafond dont on voit qu’il a été prolongé postérieurement sur toute la longueur, initialement il n’obstruait pas les trappes supérieures. Celles-ci servaient à faire passer les obus (pour la trappe longitudinale) et les gargousses pour les trappes circulaires.

Une grue située sur la plate-forme contiguë où se trouvait la pièce d’artillerie récupérait l’obus par les trappes, approvisionnait la culasse puis récupérait une gargousse et la pièce était ainsi prête à tirer des obus de 340 mm ou de 400 mm.
Les obus étaient stockés horizontalement sur un rangement adapté sur le plancher du wagon, ces logements ont aujourd’hui disparu.

La restauration de ce wagon a pu être faite grâce à l’aide financière de la Délégation du Patrimoine de l’Armée de Terre.